Suite à mon article chez Guilhem Bertholet et ses nombreux commentaires, j’ai trouvé ça assez intéressant de voir que finalement, beaucoup de gens restaient assez ignorants des raisons des tarifs des graphistes. D’ailleurs, on m’a récemment dit « les graphistes crient sur tous les toits qu’ils ne veulent pas bosser gratuitement, mais ils n’expliquent pas ce qui fait leur valeur ajoutée ».
Après tout, un logo, ce n’est « pas grand chose » pour un œil non averti. Un site internet, ça se fait en quelques minutes et pour 10 € par mois chez un grand hébergeur français qui fait beaucoup de communication grand public. Une plaquette ou une affiche, ça se fait sur Word ou sur Publisher ! Au pire, le cousin du neveu de la grande tante, il a cracké Photoshop et il a fait le logo de sa ligue WOW, donc il a les compétences.
Bon, ça, vous l’aurez compris, c’est pour les idées reçues.
Alors, qu’est-ce qui fait le prix d’un logo ? Qu’est-ce qui fait le prix d’un site internet ? En somme, qu’est-ce qui fait le prix d’un (bon) graphiste ?
Disclaimer :
Je parle de « bon » graphiste comme synonyme de graphiste professionnel et reconnu comme tel.
Le prix de l’analyse
Le brief
J’ai déjà écrit un article sur le blog de mon ancienne agence, concernant l’importance d’un bon brief créatif. Au risque de me répéter, le brief est la pierre angulaire du début de projet. Il s’agit du document le plus important pour mettre en place une stratégie de communication efficace et pertinente. Il aborde tous les points importants concernant la société cliente, ses valeurs, son historique, sa communication antérieure, ses cibles, son positionnement, ses concurrents, ses enjeux. Il permet de mettre en exergue les points sur lesquels s’appuyer, la problématique à résoudre, et permet de dégager des axes forts de communication. Plus le brief est complet, plus le graphiste aura de matière sur laquelle se raccrocher pour proposer des solutions créatives et pertinentes. Sa mise en place prend donc du temps. J’ai l’habitude de proposer à mes clients de se rencontrer, ou d’échanger par téléphone, afin de mieux comprendre leur projet et leurs enjeux. Par la suite, et pour avoir un document écrit, je leur fais remplir un questionnaire exhaustif sur tous les points évoqués ci-dessus. C’est ma base de travail pour la suite.
L’analyse du brief, de la cible, la veille concurrentielle, le positionnement…
Il ne suffit pas d’avoir des éléments écrits, il faut les digérer, s’en imprégner. La veille concurrentielle est importante (étude des codes du secteur, benchmarking) car elle détermine le positionnement du client par rapport à ses concurrents. Doit-il se démarquer totalement ? Ou doit-il au contraire être très proche de ces codes ? On voit difficilement un assureur avec logo comme celui de Toy’s R Us, par exemple. Mais on peut aisément imaginer un snack prendre le contre-pied de ses concurrents en proposant une communication axée sur le côté diététique de ses produits. Est-ce pertinent pour lui ? Qu’en dirait sa cible ? Comment la toucher ? Tant de questions qui sont immanquablement présentes dès la naissance d’un projet (et pendant toute sa vie, en fait).
Les idées naissent d’un ensemble de contraintes, qui sont du pain béni pour un designer : un projet sans contrainte, « carte blanche », est souvent un projet difficilement abordable, puisque trop vague. Comment donner une réponse s’il n’y a pas de problématique ? Le brief permet de cadrer, de donner une structure au projet, c’est son point de départ.
Les recherches
Dans les métiers de l’image, on croit souvent que c’est facile, que c’est à la portée de tous, voire que ce n’est pas un métier, mais « une passion ». Et c’est compréhensible : c’est vrai que c’est simple, de créer une image. On appuie sur un déclencheur, et hop, on a une photo. On ouvre Word, et hop, on choisit sa typographie, et même son WordArt. Alors franchement, qui irait payer pour un logo, pour une plaquette, pour un site internet ?
Faire une image, c’est facile, donc. Faire une image qui communique, ça l’est tout de suite beaucoup moins. Faire passer un message à travers un visuel, voilà notre mission de tous les jours. C’est vrai que dit comme ça, ça fait un peu pédant. Mais faut bien croire en ce que l’on fait, non ?
Un logo, c’est donc un ensemble de messages. Comme je le disais plus haut, on ne communique pas de la même façon, selon si l’on est un assureur, ou un magasin de jouet.
Il s’agit donc de faire des recherches, pour trouver des réponses visuelles au message que l’on souhaite communiquer. Et pour trouver ces réponses visuelles, le graphiste fait appel à toutes ses connaissances : culturelles, artistiques, stratégiques, sémiologiques et, attention, je lâche le mot : esthétiques. Parce que même si c’est important de donner du sens, autant que ce soit agréable à regarder. Ses connaissances artistiques sont là nécessaires : des notions d’équilibre, de gestion de l’espace, de typographie, des couleurs sont indispensables.
Le prix du sur-mesure
Évidemment, le bon graphiste vendra une prestation sur-mesure. Il présentera un joli dossier à son client, expliquant ses différents parti-pris (j’appelle ça des « axes de communication », une relique de ma scolarité), et justifiant chacun de ses choix, et surtout, pourquoi ils sont pertinents par rapport au projet de son client. C’est très bien de mettre du bleu et une typographie grasse pour symboliser le sérieux et la stabilité, mais ce n’est pas forcément pertinent pour notre magasin de jouet. Par contre, ça colle pour l’assureur. (Amis graphistes, ne m’en voulez pas des poncifs graphiques que je viens d’évoquer, il s’agit là d’aller au plus simple pour illustrer mon propos, soyez plus créatifs que ça ).
Un bon graphiste ne vous fera jamais 25 propositions. Il vous en fera 3, voire 5 s’il est vraiment inspiré.
Pourquoi ? Parce que ce n’est pas possible d’être pertinent 25 fois. Designer, c’est faire des choix. Privilégions la qualité à la quantité.
Le prix de l’écoute
Normalement, en balisant bien le projet dès le début, en ayant été à l’écoute, en ayant posé les bonnes questions, il est quand même très rare de se planter. Mais si malgré les arguments proposés, les justifications données, les 3 propositions ne plaisent pas au client ou si certaines sont à retravailler, il y a toujours ce merveilleux échange appelé « les allers / retours ». C’est le moment où la créa se forge à deux, avec le client. De toute façon, une fois que l’export JPEG a été fait, la créa ne nous appartient plus. Il faut savoir lâcher du lest, conseiller au mieux pour faire les meilleurs choix. Mais l’utilisateur de cette création, c’est le client. Et son utilisateur final à lui, c’est son client. Il convient d’écouter ses retours et de les prendre en compte de la façon la plus professionnelle qui soit.
Le prix des compétences techniques
Être graphiste, donc, ce n’est pas seulement « bien savoir dessiner », ou « bien savoir se servir de Photoshop », ou « bien savoir passer un message ». C’est un peu de tout ça, mais c’est aussi la capacité de délivrer un produit utilisable, dans chacun des supports pour lequel il a été créé.
Pour un logo, c’est un fichier au format vectoriel, agrandissable ou réductible à l’infini.
Pour un site internet, c’est un joli fichier photoshop (ou autre format entendu avec l’intégrateur) intégrable.
Pour une plaquette, c’est un fichier nickel chrome pour l’imprimeur.
Et donc, pour obtenir ces beaux livrables, encore faut-il avoir les compétences de les délivrer, et les compétences techniques font souvent défaut aux amateurs.
Comment trouver un bon graphiste ?
Pour savoir si un graphiste est compétent, il n’y a pas de meilleure solution que d’aller voir son book, et de lui poser des questions.
- Quel est son process de création ? Comment vous présentera-t-il ses créations ? (protip : si ce sont des jpeg balancés dans un mail sans justification, fuyez)
- Avec quels éléments commence-t-il à travailler ? (protip : s’il vous dit « à signature du devis » sans jamais vous parler de brief, fuyez très loin)
- Combien vous fera-t-il de propositions pour un logo ? (protip : à plus de 5, posez-vous des questions)
- Combien de propositions pour un site web ? (protip : à plus de 2 pour un tarif bas, fuyez aussi). Personnellement, je ne fais toujours qu’une seule proposition. Mais je ne laisse jamais un client insatisfait
- Quels seront ses livrables ? (protip : pour un logo, si on vous parle de « fichier PSD », fuyez très loin. Pour un site internet, théoriquement, le livrable c’est le site en lui-même — ou la livraison des fichiers sources à l’intégrateur. Le client final ne devrait jamais avoir les fichiers sources.)
Amis graphistes, n’hésitez pas à compléter la liste en commentaire, si vous avez des idées !
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Franchement, j’ai trouvé ça sur les Internet et je trouve cela très chouette : http://www.logomaker.com/
Qu’en penses-tu ?
Salopiaud ^^
Abusé :/
Si le graphiste prend en compte uniquement vos seules idées et goûts personnels, c’est qu’il se fout de vous et qu’il cherche juste du cash.
Entièrement d’accord !
Je dirai même qu’il a surtout envi de vite terminer le boulot lol et passer à autre chose
Hello !
Tout d’abord, super article, j’espère qu’il sera lu par des personnes de tous horizons.
Il y a seulement un point sur lequel je ne suis pas d’accord : « Le client final ne devrait jamais avoir les fichiers sources. »
Pour moi, à partir du moment où une cession des droits d’exploitation est formulée et facturée dans le devis, il est normal d’envoyer les fichiers sources au client (que ce soit des PSD/AI ou du code source).
Pourrais-tu m’expliquer, s’il-te-paît, tes raisons concernant ce point ?
Merci
Hello Claire-Andréa, merci pour ton commentaire
Concernant les fichiers sources, je t’invite à lire « Dois-je livrer mes fichiers sources » sur le Kit de survie du créatif qui sera bien plus complet que ma réponse ici.
En substance, la cession de droit ne permet pas au client de modifier les fichiers sources, seulement de les exploiter. À ce titre, pour un site web, c’est le fait de pouvoir l’utiliser, pour un doc print, de pouvoir le diffuser. Évidemment, pour un logo, il convient de lui donner les .eps, puisque c’est par définition le livrable du logo. Pour un site web, c’est par contre tout à fait discutable. Et pour du print, je ne fournis personnellement jamais mes fichiers indesign, simplement les fichiers PDF HD.
Merci beaucoup pour le lien, explication plus que complète
« il convient de lui donner les .eps, puisque c’est par définition le livrable du logo » J’ai toujours transmis mes logos en fichier .pdf sorti d’illustrator, ainsi que tout les documents print. Et je n’ai jamais eu de retours négatifs à ce sujet.
Pareillement. Je ne fournis jamais les fichiers source sauf demande express.
Et cette demande a un prix bien sûr qui se calcule en fonction de ce qui est prévu dans le contrat de cession de droits.
[…] Voir l’article […]
Quand on est bon et qu’on a des clients réguliers je ne vois vraiment pas pourquoi certains d’entres vous perdent leur temps à ce justifier du travail qu’ils font.
Et c’est valable dans beaucoup de métier le gratuit/payant.
Parce que même si on est bons, et qu’on a des clients réguliers qui (re)connaissent le travail fourni, des fois on aimerait bien ne pas être discrédités par « les autres ».
Et si on est bon, mais qu’on a pas de clients réguliers parce que l’on débute (lancement en indépendant par exemple), tu fais comment ?
Tu attends que les clients viennent ? Si ils ne comprennent pas la valeur de ton travail tu les laisses partir et tu passes au suivant ? En tant que Freelance, mon travail consiste aussi à me vendre, et donc à vendre mon métier, à l’expliquer et à dire pourquoi je vaut ce prix. Si j’arrive à faire comprendre ça à mon client et qu’ensuite il est satisfait de mon travail, alors là oui, j’aurai probablement gagné un client régulier ;).
Être débutant n’est pas une raison pour travailler gratuitement. Moins cher qu’un professionnel saisonné, certes, mais pas gratuitement.
Quand on est débutant, c’est plus difficile de trouver des contrats car on a un portfolio limité. C’est préférable de travailler sur des projets personnels pour le remplir que de travailler gratuitement pour un tiers. C’est une légende urbaine, du « wishfull thinking » que de croire que l’on acquerra des clients réguliers en leur faisant d’abord un job gratuit. Au contraire, ça renforce la perception chez ce client que ton travail ne vaut pas grand chose. Statistiquement, cette clientèle continue à chercher les « aubaines » plutôt que de récompenser subséquemment celui qui lui a donné celle du siècle: un travail gratuit.
Oui, même avis. Le travail gratuit n’amène que le travail gratuit.
(bizarre les champs du form sont pré remplis avec chris + mail)
Je crois que pour justifier les prix, c’est relativement simple. Pas la peine de noyer l’interlocuteur dans trop d’arguments.
Le prix = le temps passé * le coût (unité/temps)
Je veux dire par là qu’un logo ou une maquette de site ne peut généralement jamais avoir le même coût. Etant unique et par définition entièrement construite pour chaque créa, c’est uniquement au temps passé qu’une créa a son juste prix.
Le secret donc pour bien vendre, c’est de bien évaluer son sujet et là je te rejoins sur la première partie de ton billet
Après je crois qu’honnêtement si l’on doit te perdre en explications à un client/prospect c’est que celui-ci n’est sans doute pas notre bonne cible.
Fabien
@Fabien : c’est peut-être plus compliqué que cela, non ? Un client ne sait pas forcément le temps que prend une création de logo, et peut être surpris par le devis. Il ne va pas pour autant fuir et peut même accrocher si on lui détaille la méthodologie et le temps passé, voir même être favorablement impressionné.
Il relève aussi des compétences requises pour être graphiste de savoir expliquer son travail et communiquer sur sa valeur ajoutée. Si tu « élimines » un client parce qu’il te demande des explications, tu risques de ne pas travailler très souvent…
C’est un peu simplifier mon propos, je n’ai sans doute pas assez détaillé ma réflexion.
Et oui c’est plus compliqué, mais la méthodo est sensiblement la même pour tous les monde : pour un sujet donné, après un premier brief, l’on est capable d’évaluer (ou de proposer)(…plus ou moins bien) le temps nécessaire à la créa (c’est + vrai sur une maquette de site) et du coup, si le client tique sur le devis, c’est cette variable temps qui sert d’ajustement au prix, ça en altère la qualité finale (quoique pas forcement), puisque l’on sacrifiera du temps au projet.
Après je crois que l’on « choisi » davantage un graphiste avant tout pour ses références que pour sa gouaille à vendre ses qualités ^^ (là ce serait plutôt utile dans le sens inverse : le graphiste qui va « chercher » le client)
Ceci étant, argumenter est évidement un travail nécessaire notamment pendant la phase d’accompagnement.
Le logo est le symbole qui représente une marque, ses valeurs (à la marque), son histoire et son futur aussi. Le prospect/client qui ne comprends pas ça et qui pour le coup ne comprends pas que ce petit symbole vaut cher, je confirme, ce n’est pas ma cible. Mais peut-être avez-vous raison d’essayer de les éduquer
Fabien
Bonjour Fabien,
En fait, j’ai fait cet article suite à une histoire personnelle.
Mon amie est conseillère en création d’entreprise. Elle reçoit donc, chaque jour, des futurs créateurs d’entreprises et fait avec eux leur business plan, leur prévisionnel, les met en garde, les conseille sur leur statut… etc. Il se trouve que ces gens ont assez peu de budget pour démarrer, et sont souvent démarchés par des personnes peu scrupuleuses. Elle m’a montré récemment le résultat d’une création à 2500 €. C’était juste ignoble, en voici un échantillon. Des logos presque faits sous Paint (ou avec des brushes Photoshop), balancés dans un mail sans explications, et un webdesign avec des rectangles arrondis étirés, des ombres portées dignes des années 90 (et j’en passe…). Il faudrait le voir pour le croire. Malheureusement je ne peux pas le diffuser, par respect pour les différents interlocuteurs.
Il y a beaucoup de prospects qui ne sont pas capables de « trouver » un bon graphiste. Vous savez comme moi que le SEO est pourri par certains imposteurs qui se placent bien sur « création de site internet » par exemple, et les bons sont plus difficiles à dénicher, c’est pourquoi j’essaie de donner quelques clés.
Évidemment, c’est toujours plus facile de bosser avec des gens qui connaissent déjà tout ça. C’est d’ailleurs ma chance au quotidien. Mais il n’est pas rare que j’aie à expliquer au quidam (dernier en date : mon électricien) que la création de cartes de visite, ça existe au-delà de VistaPrint, et qu’un site internet ça existe au-delà que 1and1. Et ces gens ont envie d’apprendre.
Moi-même, il y a eu un jour où je ne savais pas ce que c’était, qu’un graphiste. J’ai été contente d’apprendre que ce métier existait, puisque c’est aujourd’hui le mien
Quand je vais chez un cuisiniste ou un artisan, je m’attends à être guidée, conseillée. Je pense que c’est aussi notre rôle
(même si je pense que tu es aussi d’accord avec ça)
Je confirme pour le coup de la carte de visite. Quand je distribue aux gens la carte que tu m’as designé, ils hallucinent et veulent t’engager toi.
Bien dit, Fabien.
Il ne faut pas oublier que le graphisme est d’abords un commerce de services et non de biens.
Un article à faire tourner…
j’ajouterai le prix de la frustration : « Devoir toujours au final modifier sa création et accepter de l’enlaidir pour faire plaisir au client ».
Héhé, non ça c’est surtout à apprendre à gérer avec le temps ^^
Très bon article bien détaillé sur ce qui explique les tarifs des graphistes. J’ajouterais également que, contrairement au petit frère du voisin, on a des charges à payer, des frais de fonctionnement, et tout cela se répercute en partie sur le prix, comme pour tout professionnel.
+1 pour Aurélien sur le fait de (je reformule ^^) devoir s’adapter et se conformer un peu (trop) aux goûts du client final… c’est ce qui sur certains projets devrait bien faire monter les prix!!!
Malheureusement, la frustration fait partie du métier (et ça mériterait un article dédié d’ailleurs
)
Intéressant l’article Christelle ! Merci
@ Fabien : Je pense que vous oubliez de quantifier vos cessions de droits dans vos devis qui viennent complexifier le prix qu’un logo peut prendre. Il est évident qu’un logo d’une multinationale qui représentera l’image de la marque devant des millions de personnes sera bien plus cher que le logo de l’association de foot local.
Merci beaucoup pour cet article, une petite pierre de plus à un frêle édifice que nous sommes -hélas- de construire, alors qu’il y a encore quelques années, certaines questions ne se posaient pas, comme celle de la compétence du professionnel.
La multiplication des graphistes auto-proclamés, du fait de l’accès croissant du grand public aux logiciels professionnels, du statut d’auto-entrepreneur qui en a incité beaucoup à se lancer « comme ça » (et c’est valable pour les photographes, les vidéastes…), et surtout la baisse de qualité générale de la production graphique en France, tous ces facteurs nous obligent à batailler, à justifier de nos compétences et de nos tarifs.
C’est une perte de temps dès le début de la production (si elle a lieu), alors que tout au long de la réalisation, il faudra continuer à se battre, à faire oeuvre pédagogique pour ne pas céder à tous les désidératas du client, qui invariablement ira demander l’avis de son comptable, de sa secrétaire, du jardinier et ses enfants. Et quand on leur demande leur avis, ils le donnent !!!
On pourrait peut-être arrêter avec les AE ? Ca devient un peu lourd.
Ce n’est certes pas le régime juridique et fiscal qui fait la qualité du professionnel, si ? Nos professions, qui ne sont tout à fait les mêmes (je peux y revenir comme je les ébauché dans mon commentaire en dessous…) méritent et les unes et les autres l’attention.
Ce genre de propos (mais rien de péjoratif) me laisse songeur … Je revois la tête du MDA qui après avoir fait la liste des compétences qui font un bon opérateur, est tombé de haut en reconnaissant que pour la moitié d’entre elles, il ne pouvait apporter le service requis par le client; ce que tout AE que je sois j’étais en mesure de faire et planifier sur l’instant …
Comprenons-nous bien, celui-là a d’énormes qualités techniques, un vrai talent de créa et je lui adresse même des contacts quand pour ma part, je ne suis pas habile à répondre à quelque demande.
Le régime choisi par les uns et les autres n’a strictement rien à voir ni avec le tarif ni avec la compétence ou le résultat. Il est par ailleurs évident que le marché sait se délester de qui n’est pas au niveau des besoins requis. Nos professions ne sont par ailleurs pas règlementées, pas plus ici que nulle part au monde … Pour aller au bout, je trouve normal que la MDA veille au respect d’un niveau qualitatif minimum. Pour ma part, mes process ont été sanctionné par quelques huit années d’étude supérieur … mon approche graphique validée par des professionnels qui m’en ont demandé de venir assurer des formations.
Et pourtant je suis AE … Mais peut-être est-ce aussi parce que je fais d’autres choses, qui complètent mon approche de la comm. graphique, ou en diffèrent ? Et si je le fais ainsi, combien sont AE et Agessa dans le même temps, certains AE et MDA ? … Sont-ils de vrais pros pros à mi-temps ?
Le marché a suffisamment de place pour tous. A chacun de le prendre dans le bon sens.
Les AE attirent les amateurs, les guignols, les sortis d’école, les geek inscrits sur wilogo et j’en passe (même si on peut y trouver des vrais pro du stylet, sans aucun doute) et convient tout à fait pour un complément de revenu (CA plafonné). Un freelance « averti » se tournera vers la MDA (qui est je le rappelle le statut le plus avantageux), c’est un travail à plein temps avec un seuil de rentabilité, un positionnement tarifaire, un suivi comptable, des prestations pro et techniques, une remise en cause permanente…
On peut donc douter du professionnalisme de « certains » AE ne serait-ce que pour ces raisons. J’ai travaillé avec un développeur en AE qui ne travaillait que le week-end, ou le soir tard. C’était catastrophique, aucune dispo, aucune flexibilité, des allers-retours qui trainent sur des semaines voire des mois… j’ai failli le tuer
C’est quand même pas possible d’être aussi fixé sur le sujet. Ce n’est pas parce que tu connais un mec en AE avec qui ça s’est mal passé que c’est pareil partout.
Honnêtement je pense que la MDA n’est plus adapté pour les métiers du web pour X raisons, moi même j’ai un statut AE pour des projets en dehors de l’agence et ça s’est toujours bien passé. Je connais des free à temps complet qui sont AE et tout ce passe très bien pour eux également. Je pense donc que le manque de professionnalisme n’est pas du au statut mais bien aux compétences de ces personnes.
Personnellement, je suis à la MDA car je ne facture que de la créa (pas d’intégration), et les charges sont plus intéressantes, aussi. Mais franchement, le statut ne fait pas le professionnel, loin de là. L’AE a facilité l’accès à l’indépendance pour beaucoup, et en effet, il y a quelques « amateurs » qui sont en AE, mais c’est le lot de chaque métier…
Je rejoins donc totalement Antoine sur ce point
Proche de l’article de Thomas Dufranne mais tout aussi intéressant, merci Christelle =)
Bonjour. Je me permets une incursion sur votre (excellent) blog, premièrement pour approuver votre propos. La création a un cout, déjà parce qu’effectivement il ne viendrait à l’idée de personne de penser qu’on peut faire travailler qui que ce soit à vil prix … sauf, bizarrement, dans le domaine de la communication graphique.
Puisque je voudrais répondre à la question de Claire-Andréa, je commencerai par l’indisponibilité des fichiers sources :
Soyons concis. Les cessions de droits sont relatives à l’exploitation des travaux présentés au client, pas au travaux eux-mêmes. On n’achète pas un logo ou une brochure comme on achète de la peinture … On « achète » la possibilité d’exploiter le travail d’autrui dans une quantité et un espace géographique déterminé. C’est déjà différent. En démontre le fait que nos lois inscrivent le droit d’auteur comme un droit personnel nanti de la possibilité, imprescriptible, d’une rétractation et de repentir de l’auteur. Je signale cet aspect du chef de ma double casquette de juriste (diplômé à B+6, puis praticien pendant une décennie) et d’opérateur de la communication graphique print et web (et enseignant en ce domaine pour clore le tout).
Par contre, le doute m’étreint, … et pas nécessairement du fait du propos tenu par Christelle Mazzotti, mais bien plus de la situation que les opérateurs du graphisme ont eux-même créée. Il y a dans ce métier une distinction de plus en plus entendue entre les « créatifs » et les « conseils ». Les créatifs sont les graphistes MDA qui appuient sur leur spécificité dont ils tirent l’essence du caractère d’artiste. Les « conseils » sont ceux qui choisissent d’autres régimes, comme la société commerciale, la profession libérale ou que sais-je, et éventuellement d’autres formations que celles dispensées strictement dans les arts graphiques.
On lit plus haut que le coût d’une communication cohérente tient, passée la conception de créas originales, d’une étude (brief + recherches + veille concurrentielle etc …) dont la teneur tient indubitablement plus des métiers du conseil que de l’art. C’est une incontournable vérité. Mais il va tout de même de soit que les « créas » auront tendance à appuyer sur le coût de l’artistique, là ou les « conseils » entendront obtenir la rémunération assise plus sur la démarche de conseil que sur la cession de droits, par exemple.
Autre vérité, je crois, les chefs d’entreprise d’aujourd’hui sont bien plus au fait du coût du conseil qu’ils ne se présentent comme des esthètes. Tout naturellement, les graphistes « créas » font migrer l’assise de leurs facturation des droits de cession vers, et pour partie, le conseil. De même façon, les « conseils » se mettent à facturer en sus de leur savoir faire d’origine, une quote part de droits dont le volume (mais pas le prix) est en augmentation perpétuelle.
Et c’est ainsi que se pose le problème du coût que les décennies passées ignoraient …
Je ne voudrais pas semer le trouble dans la discussion … Il n’empêche. Beaucoup de mes clients me remontent l’info donnée par quelques « créatifs », dénonçant la déloyale incursion des « conseils » qu’ils jugent « impréparés » pour ne pas dire incompétents. Mais pendant ce temps là, et concurrence réciproque oblige, devant ces sursauts d’animosité, le marché tire les prix vers le bas, les conseils sachant assez bien ajuster le cout avec une prestation … Pour en rajouter, les uns et les autres entendent démontrer que leurs vis-à-vis feront moins bien, mois efficient ou moins durable … pour plus cher.
Ce n’est pourtant pas la concurrence qui est en cause en tant que telle, puisque les uns et les autres prétendent ne pas présenter tout à fait la même chose, ce dont témoigne le fait qu’on constate réglementairement parlant deux métiers différents pour une même cause (mais pas un même objet, attention …)
Sans doute serait-il temps, pour les uns et les autres (et moi le premier) d’oser assumer les spécificités de chacun … Les graphistes ont pour eux une indéniable et irremplaçable compétence « artistique ». Elle est essentielle, mais devrait elle être présentée pour ce qu’elle est : Un art au service de l’entreprise. Le conseil quant à lui est aussi un métier à part, fait d’obligations que trop d’artistes ignorent. A l’inverse, force est de reconnaitre que les « conseils » n’ont pas la même patte, un rendu identique, foncent un peu facilement sur les modes au détriment du besoin exprimé …
1-1. Balle au centre.
Je reste pour ma part convaincu de ce que les chefs d’entreprise ont besoin ET DES UNS ET DES AUTRES, mais que leurs velléités respectives ne font que tirer les prix vers la bas …
Si je rejoins ensuite Christelle qui explique que les petits neveux et autres bons copains de maternelle peuvent parfois être assez forts dans la bidouille visuelle, je nourris un doute sur la suite. Les entreprises de taille respectable travaillent-elles vraiment avec ceux-là ? Le plombier ou le commerçant du coin, je ne dis pas. Mais passé le cadre de la TPE, les chefs d’entreprise sont beaucoup plus sélectifs qu’on ne le dit. Ils savent bien au fond que la rémunération associée à nos « process » se retrouvent à un moment ou un autre dans leurs comptes, que les travaux qu’ils commandent sont (et cela est fait pour) la partie visible de leur entreprise, celle par laquelle la horde de contrôleurs de divers organismes débutent leurs investigations. A minima, on peut ainsi constater que le Black n’est pas le problème. Je ne crois pas ainsi que le petit neveu de qui que ce soit tire globalement nos marchés vers le bas. Plus qu’une erreur de le croire, c’est tout juste une excuse, celle qui permet d’éviter de s’adapter …
On dit beaucoup que notre beau pays démontre qu’un retard conséquent en matière de communication et de graphisme. Il n’y a qu’à voir les données de l’édition et de la recherche dans ce domaine, ou 75% des choses se font « ailleurs » qu’ici. Combien de « bons » typographes chez nous ? Combien de vrais « affichistes » ? Combien de vrais conseils, formés à la propriété industrielle autant qu’au « contrat d’édition » (qui n’est pas l’Edition, je précise bien) ? Ce sont des aspects de métier, des spécificités qui se perdent. A contrario, il existe chez nous pas moins d’une dizaine de manières d’exercer et plusieurs métiers qui y sont associés … Il n’y a au royaume uni, en Italie, en Allemagne et ailleurs un métier, et pas 36 régimes juridiques et fiscaux à choisir pour entreprendre ce métier.
Il est ainsi temps de s’apercevoir que des gue-guerres à la con à la complexité des systèmes en vigueur, il ne faut aujourd’hui plus s’étonner de rien.
Pardon pour la longueur … Mais quel idée aussi de faire un blog qui attire et de poser les bonnes questions !
Olivier GARAND – etageneuf communication graphique.
Je réponds rapidement, juste pour dire que mon article ne cherche pas à fustiger le neveu, ou le cousin, qui connaît un peu Photoshop. Ces gens ne sont pas nos concurrents, c’est une évidence
(je me permettrai de répondre plus en détail plus tard…)
Excellent article, et bon éclairage pour nos interlocuteurs.
Si tu peux écrire le même pour choisir un garagiste, j’ai l’impression de me faire escroquer à chaque fois :'(
Merci Christelle !
Héhé, j’aimerais aussi connaître les tips pour ne pas se faire arnaquer chez le garagiste ^^
Hello Christelle, je découvre ton blog avec intérêt !
#hâte !
Les quelques articles que j’ai parcourus sont très intéressants et celui-ci ne manque pas à la règle..
Merci Christelle !
PS : bon courage pour demain…
Héhé merci Nico
Au plaisir de te croiser au squash ou ailleurs ! (Je te passe une commande très très bientôt ^^)
Bon article, qui dit bien comment certaines prestations sont phagocytées par des amateurs éclairés, qui viennent dévaluer le travail des pros (qui, eux, ont appris un vrai métier à l’école). Espérons qu’il sera largement lu !
Ce problème se présente plus largement pour le web, et il faut prendre son bâton de pèlerin pour expliquer aux entreprises pourquoi il faut payer le travail réalisé… j’ai écrit il y a quelques semaines un article sur le même thème, d’ailleurs.
J’ai plus de doute sur les fichiers sources, il me semble que, moyennant un accord financier équitable, le client doit pouvoir rester propriétaire du travail qu’il a commandé et payé.
A la base le client n’achète pas les fichiers sources. S’il les veut, ça fera partie d’un autre bon de commande et donc d’une deuxième facturation. Par exemple (m’en voulez pas) quand on fait réaliser son bilan comptable on ne demande pas le tableur excel qui va avec. Pour un site web c’est différent, les pages doivent être accessibles, les éléments graphiques également… Il est essentiel de cadrer les livrables en amont du projet…
Oui, concernant les fichiers sources, je vous incite très largement à lire cet article : http://kitdesurvie.metiers-graphiques.fr/003_livraison-sources.html
Article très intéressant ! Bonne continuation
[…] Un graphiste, pourquoi c'est cher ? […]
Et les « graphistes » 3D ? Les motions designer ?
On en parle jamais j’ai l’impression, les graphistes 2D passent leur temps a ce plaindre qu’on les prends pour des feignants mais quelques part vous savez que votre savoir est a la porté de l’internet tout entier !
ça me fait penser au combat mener par les photographes professionnel a l’arriver de la photo numérique, chacun essayant de défendre son steak…
Un graphiste 3D doit maitrisé son logiciel de 3D et les outils d’un graphiste « classique » tel que photoshop etc… ça requiert tellement plus de compétence… tellement plus d’investissement…
L’animation par exemples, c’est des jours et des jours de calcule juste pour sortir 1 minute ou 2…
Alors c’est bien beau d’essayer de combler des vides avec un « brief » un « storyboard » des recherches… mais réelement la charge de travaille pour un logo est tellement minime… comparé a une animation 3D ou une modélisation 3D, pourtant ce sont des travailles artistiques de « graphistes »
Bref je m’énerve surement mais dans un prochain article essayer de prendre en compte cette catégorie de « graphiste »…
@VFX, je parle de mon métier, pas de celui des autres. Si tu veux écrire un article sur ton blog pour valoriser ton métier, n’hésite pas, je le partagerai avec plaisir.
« Un graphiste 3D doit maitrisé son logiciel de 3D et les outils d’un graphiste « classique » tel que photoshop etc… »
Oui, et donc ?
J’ai tendance à penser que Photoshop est tellement complet que chacun des métiers que tu cites ne l’utilise pas de la même façon. Un webdesigner est loin d’utiliser Photoshop comme un photographe, ou comme un digital painter.
Sinon, du reste, je ne vois pas en quoi la comparaison est pertinente entre un graphiste 3D et un webdesigner ? Il y a des travaux sur des chartes graphiques qui peuvent durer des mois, et des animations plus courtes. Des sites web qui touchent des millions d’utilisateurs et qui ont des dizaines de pages. Bref, j’ai beau chercher, je ne vois pas le rapport avec mon article, en fait. Je respecte beaucoup le boulot de chacun, que ce soit des graphistes, des dév, des mécanos…
@VFX : L’article s’adresse aux graphistes, au sens large du terme. Je ne vois pas bien l’intérêt de ta comparaison si ce n’est la démonstration de ton peu de compréhension de notre métier. Et oui, le travail ne se réduit pas à la simple utilisation d’une poignée de logiciels, c’est bien plus complet et complexe qu’il n’y parait. C’est d’ailleurs pour cette raison que ce n’est pas à la portée de tout le monde comme tu te plais à l’affirmer.
Par contre, tu peux effectivement comparer nos revendications à celle s des photographes pro, il y a pas mal de similitudes. On a suffisamment de pseudos « photographes » qui nous abreuvent de photos flous et mal cadrées pour ne pas avoir envie de subir le travail de mauvaise qualité de pseudos « graphistes » qui ne connaissent du blanc tournant qu’une obscure tradition de leur café restaurant favoris.
Quant à tes comparaisons entre des rendus 3d et d’autres travaux de graphisme, ça n’a ni queue ni tête. La complexité d’un projet et sa durée sont variables en fonction de tellement de critères que je vois mal comment on peut s’en tenir à une démonstration aussi simpliste.
Si tu fais ce métier, il faut vraiment que tu sortes la tête de ton (ou tes) soft(s) et que tu envisage ton job sous un autre angle, il n’est pas trop tard.
Bonne continuation.
Apparemment, tu sais mieux que moi à qui s’adresse mon article.
La prochaine fois, n’hésite pas à me dire comment l’écrire ^^
@Christelle Mozzati : J’avais cru comprendre que ton article s’adressait aux graphistes en général, sans distinction particulière . Alors effectivement, si ce n’est pas le cas, peut être qu’il n’est pas si bien écrit que cela. Au final ce n’est pas très grave, ton propos a été compris je crois (enfin sauf par VFX apparemment).
Le problème, c’est que « graphiste » est un mot fourre-tout, approprié à plusieurs métiers de même essence mais bien différents tout de même. J’aurais peut-être pu préciser en effet. Mais bon je parle quand même clairement de création de logos, de plaquettes, de sites internet dans l’article, la confusion est quand même peu probable pour celui qui le lit vraiment ^^
J’ai été très intéressée par l’article, curieuse de lire les commentaires, sans penser y laisser ma trace pour autant, je trouvais que « tout avait été dit » … mais là je ne peux pas laisser passer ce genre de commentaire.
Non les graphistes 2D ne passent pas leur temps à se plaindre. On parle de la polémique qui a suivit la remise de prix à l’Odyssée de Py ? (sans qu’il s’agisse de dire qu’elle était justifiée ou non, là n’est pas la question, juste un simple exemple).
La 3D (animation, modélisation) est différente de la 2D, y a pas de « c’est plus dur », « c’est moins dur » … et puis m*rde au pire c’est pas une compétition. Non un animateur 3D (de base, évidement il doit en exister des polyvalents) ne maitrise pas les outils d’un graphiste classique. En tout cas pas comme tu l’entends. Certes, il se sert de photoshop (y) mais pas du tout de la même manière qu’un graphiste 2D, il n’a pas à faire aux mêmes contraintes au même support … non un animateur 3D (de base toujours), ne peut pas se reconvertir en 2/2 en graphiste 2D parce qu’il sait se servir de photoshop (et puis pour toutes les autres raisons citées dans l’article). Pour avoir vu pas mal de travaux dits « de communication/design » fait par des graphistes 3D … et bien je n’ai pas peur de dire que non, ça n’en est pas ! Certes on a les mêmes bases en matière de communication, mais on n’a pas appris à travailler pour les mêmes cibles, pour le même genre de rendu. Bref, d’avoir vu ces gens se faire appeler « graphiste » alors qu’ils ne l’étaient pas (photoshop ou pas photoshop) m’avait fait hérisser les poils, et là d’entendre ce genre de propos … bref, obligée de dire NON.
Merci Agathe d’avoir pris le temps de commenter, c’est tout à fait ce que je pense également.
Je fais du logo sur photoshop, où est le problème ?
Ça dépend si tu utilises les formes vectorielles ou non… mais par convention, un logo se fait en vectoriel dans Illustrator, et le livrable est un .eps. C’est quand même la base de la création de logo.
La base de la création de logo chez moi c’est une idée et du dessin. Après il est tout à fait impossible d’imaginer Photoshop sans formes vectorielles et objets dynamiques aujourd’hui. Perso j’ai lâché illustrator depuis que Photoshop joue au vecteur et je n’en suis pas du tout déçu. Mais c’est vrai que je fais surtout du web. Du coup j’aime mes pixels ^^
merci pour cet article !
moi je suis plutôt une cliente, mais en tant que « chargée de com » je fais aussi le lien entre le graphiste (en interne ou comme prestataire extérieur) et le destinataire final (un directeur souvent super techno…) et je galère pour garder un climat apaisé entre les 2 puisque le techno est à peu près incapable de respecter le travail du graphiste, parce que le graphisme comme la com en général c’est à la portée de tout le monde, n’est-ce pas… j’ai bien essayé de leur dire que le graphiste ne se mêlait pas de leur dire quels matériaux de construction ils devaient utiliser etc mais ça ne passe pas…
donc la pédagogie sur la réalité du travail d’un graphiste, c’est toujours bon à prendre…
Oui, le graphiste vu comme un peintre, c’est encore trop vrai… Bon courage, merci de nous soutenir !
Aujourd’hui, j’ai passé ma journée à travailler pour un ami qui vient tout juste d’ouvrir sa société de jardinage. Il a pas beaucoup de trésorerie, et aucune connaissance en graphisme. Il a donc, auparavant, demandé à une société spécialisée en communication qui fait des logos, des flyers, et toute sorte de prints grands formats. Un de vos concurrents quoi. Eh ben cette société a fait de la merde… Sur le flyer, les images téléchargées sur Internet comportent toujours la marque « Fotolia », alors que le fichier se nomme « BAT »… Je vous laisse imaginer l’étendue des dégâts… D’ailleurs, voici le verso (par soucis de confidentialité, l’image est recadrée et les détails propres à mon collègue supprimés) :
http://www.focusonanimation.com/wp-content/uploads/2013/08/horizon-vert-beurk.png
Devant cette ignominie, j’ai décidé d’essayer, et je dis bien d’essayer, de faire quelque chose pour lui. Ça fait plusieurs jours que je discute avec lui de ce qu’il veut, de ce que sa société veut véhiculer. Je lui ai donc proposé un logo (une version standard et une version « horizontale »), en PSD (et j’insiste lourdement sur le .PSD), ne sachant pas me servir de InDesign. Le logo est entièrement vectorisé, les calques sont bien renommées. Alors première question : pourquoi fuir quand on vous propose du .PSD pour un logo? Qu’est-ce qui différencie, dans ce cas précis, un .PSD d’un .EPS ou encore d’un .AI? Hormis, son poids, et encore, je ne vois pas ! Mais peut-être est-ce mon côté amateur trop présent pour répondre à ma propre question. Voici le logo que j’ai proposé (j’ai le flyer à ma disposition mais pas soucis de confidentialité blablabla…) :
http://www.focusonanimation.com/wp-content/uploads/2013/08/horizon-vert-00.png
A la base, j’ai une formation d’infographiste 3D. J’ai, par le biais de cette formation, appris les bases de Photoshop et d’autres sur 3Ds Max et Maya (je sais, ça fait un poil lettre de motivation). Je n’ai pas les compétences d’un graphiste au sens où vous l’entendez, c’est une certitude. Je passe mon temps à chercher comment faire les choses et à me débrouiller avec les outils mis à disposition sur le net pour avancer : http://youtu.be/SJh8P6FtRtM. Aujourd’hui, et selon votre article, j’ai le statut du neveu/cousin/collègue qui a cracké le logiciel préféré des retouches et autres créas’ et qui les livrent en .PSD. Vous trouverez d’ailleurs sur mon site un webzine entièrement réalisé en…. PSD (http://fr.calameo.com/read/000009611e0f5f120ea3f) ! Mais en sachant que j’ai fais un meilleur travail que l’agence de communication qui prend chéro pour un travail qui ressemble à du caca des années 1990, en créant un flyer sans même de logo et du coup de charte graphique, ou dois-je me situer dans toute cette affaire? En même temps, vous me direz à juste titre que ce n’était pas bien difficile. Et encore, sur la capture vous ne voyez pas que le recto ne fait pas la même taille que le verso… Sic !
Voilà un commentaire un tantinet long qui sert plus pour moi de thérapie qu’autre chose, ne sachant véritablement pas la place que j’ai ou que je peux avoir dans ce monde de créatifs ! D’ailleurs, vous me donnerez votre facture pour la séance
Bonjour Mister3ZE, et merci pour le long commentaire, que je trouve très intéressant puisqu’il amène le point de vue de « l’autre ». Comme je le disais un peu plus haut dans les commentaires, je ne pense pas que vous soyez l’un de nos concurrents, il est « normal » de faire travailler ses connaissances, quand on en a. Ce que je trouve dangereux, ce sont ceux qui se vendent comme professionnels alors qu’ils ne le sont pas, comme l’agence à laquelle votre ami a fait appel… qui ne mériterait même pas d’être dans le métier.
Malheureusement, l’erreur vient aussi de votre ami, qui n’a pas su choisir le bon professionnel, ou n’a pas été assez accompagné dans son choix. Qu’est-ce qu’il l’a décidé à prendre cette agence ? Le prix, j’imagine. Je ne vois que ça.
Concernant le PSD, c’est simplement que comme dans tout métier, il y a des règles à respecter. À plus grande échelle, un logo doit pouvoir être utilisable par n’importe quel graphiste : sa typographie doit donc être vectorisée, et la livraison du fichier doit se faire en .EPS (exporté d’Illustrator), qui est le format vectoriel de prédilection. Rien n’est obligatoire, mais c’est conventionnel. Un logo en JPEG peut-être également utilisable mais incroyablement contraignant.
Pour ce qui est de la mise en page, ce sont les documents Indesign qui sont de mise. Indesign est un logiciel de mise en page, ce qui n’est pas le cas de Photoshop. Un graphiste qui m’envoie (à moi) ou à un imprimeur des PSD pour un magazine, je pleure des larmes de sang… Photoshop ne fait pas de beaux exports de PDF, avec les fonds perdus et tout ce qui va bien pour de la mise en page, il ne gère pas la grille, les marges, les colonnes, les styles de caractères (ah ça, si depuis CC…), il importe toutes les images quand Indesign ne fait que créer des liens, il ne conserve pas les typographies… Bref, maquetter un magazine sur Indesign, c’est bien pour un amateur, mais en aucun cas dans un cadre professionnel. D’ailleurs, on parle de magazine, mais j’en dirais autant pour un flyer ou une affiche. Print = Indesign. Ou au pire, Illustrator pour du full vecto. Mais. Pas. Photoshop.
Photoshop, son fort, c’est la retouche d’image. Sinon, du web (là encore, par convention et pour coller au workflow agence, car il n’est pas le meilleur logiciel pour cela aujourd’hui).
Pour la question de savoir où vous devez vous situer dans cette affaire, et bien à votre place, car vous restez humble sur vos créations et sur leurs défauts. Je dirais que vous avez du potentiel, un œil déjà un peu affuté, et qu’il suffit d’y ajouter un peu d’expérience et surtout de professionnalisme (en se renseignant sur les éléments techniques et sémiologiques).
Merci Christelle pour ce retour. Vous avez pris le temps de longuement me répondre, je vous en suis très reconnaissant !
Mon ami a choisi cette agence parce que le gérant est un ami à lui. Ce gérant à quinze ans d’expérience dans la communication. Oui oui, quinze années à faire du caca, parce que tout est du même acabit. C’est à se demander comment il fait pour arriver à rendre pérenne sa Société… C’est l’argument de l’ancienneté qui a fait mouche sur mon collègue. Malheureusement, il a effectivement fait un mauvais choix…
Merci également pour les précisions sur le format du logo. Le côté conventionnel de la chose a fait mouche dans mon esprit d’amateur
Le webzine n’a pas pour vocation d’être partagé avec d’autres graphistes, étant donné que c’est encore et toujours en tant qu’amateurs que nous le réalisons. Il est dans l’équipe et il le reste. Côté imprimeur, je donne un PDF HD exporté de Photoshop, avec les marges et fonds perdus que je fais moi-même. C’est sûr, ce n’est pas aussi pratique qu’avec InDesign (c’est même relou), mais ça me suffit pour ce que j’en fais. Un jour, je ferais la transition mais ça sera à coups de tutoriels
Merci pour les conseils. Je reste à ma place, tout en furetant à droite et à gauche histoire de voir ce qui se fait
[…] See on blog.christellemozzati.fr […]
Pour le fichier PSD pour l’intégration d’une maquette, je tempèrerais. Même si c’est assez fréquent (et pas choquant en soi), les graphistes de ma boite bossent sous Illustrator quand ils font des maquettes, et je reconnais que travailler autant que possible en vectoriel est bien meilleur.
J’ajouterais que j’apprécie les graphistes qui font directement les exports en png/gif/jpg/svg , ça permet de gagner beaucoup de temps à l’intégration.
Pour donner une idée, voila ce que j’attends d’un graphiste avant de commencer mon intégration.
Bonjour a tous!
Je suis graphiste freelance débutant et aprés quelques stages en agences, je souhaiterai me mettre a mon compte. J’ai créé mon site et souhaiterai avoir vos avis concernant ce dernier. tous vos conseils et remarques sont les bienvenues!!
Voici le lien: http://www.ascreativedesign.fr
Merci
Article intéréssant et heureusement que certains clients l’ont compris
[…] pourquoi c’est cher un graphiste ? » Je ne vais pas m’étaler sur le sujet, l’article de Christelle Mozzati l’expliquant extrêmement bien ! Pour faire simple, un graphiste n’est pas […]
Rappel intéréssant, merci beaucoup, c’est vrai que le métier de graphiste est trop souvent pris à la légère, alors que bon sang, faut quand meme reconnaitre que c’est loin d’etre de l’amateurisme, merci Christelle de remettre les choses à leur place
Merci pour cet article très intéressant. À remettre entre les mains de tous les clients !
[…] Arrêtez les massacres, arrêtez de vous faire embobiner par toutes ces personnes sans scrupules qui au bout du compte ne sont là que pour économiser de l’argent, mais n’oubliez pas que vous êtes là pour gagner votre vie, nourrir vos enfants, payer votre loyer. De plus, il s’agit de concurrence déloyale, pendant que vous, vous vous contentez de peu, les gens du métier eux, se font entendre de moins en moins, le nombre de graphiste augmente chaque année un peu plus, alors si tout le monde pouvait être sur un pied d’égalité se serais franchement bien Même si les écoles ne vous préparent pas à ce genre de choses, on est pas dans le monde des bisounours, et ce même s’il il faut savoir se vendre, savoir se faire entendre. Il y a beaucoup de personnes compétentes sur internet pour vous guider. Cédric Debacq vous explique » Comment Établir un devis en tant que graphiste « . Thomas Ruffier vous donne des « Conseils pour les graphistes débutants ». Kaes vous donne aussi les « Explications du prix d’un Graphiste ». Et pour finir, Christelle Mozzati vous explique « Pourquoi un graphiste c’est cher « . […]
Un merci pour ton site, bravo, encore bravo !
Superbe article ! Il devrait être diffusé largement ! Un client souhaitait que je fasse des affiches sur publisher pour pouvoir les modifier… (big blague) j’ai tenu, j’ai dit non !
Merci pour cette mise au point
Sans entrer en détail dans l’article, le titre de l’article est déja plein de sens. (je comprends bien qu’il s’agit d’un titre choc)
Un graphiste n’est pas cher, c’est un travail d’expert avec une formation qu’il doit souvent rembourser sur plusieurs années, des années d’expériences, un matériel à la pointe de la technologie, des licences de logiciel à amortir, des charges sociales à payer…
Un graphiste ne partira pas en week-end sur son yacht ou sa maison de campagne. Il n’a même pas toujours le temps et les moyens d’être en week-end…
C’est vraiment difficile de combattre ces idées reçues et fatiguant de répondre à tous ces gens qui peuvent « avoir moins cher chez Vistaprint ».
Top ! On devrait mettre ce message sur tous nos sites
d’ailleurs j’y pense …
Bonjour,
Trouver un bon graphiste n’est pas simple en effet !
L’expérience compte pour beaucoup, mais pas seulement. D’une part la personnalité du graphiste joue pour beaucoup dans la façon même de travailler. Il doit être un bon commercial (relation client), un touche à tout (capable de répondre à toutes les demandes du client : polyvalent. Illustrateur, maquettiste, créatif, graphiste, web designer…), un bon stratège, autodidacte (car il ne peut pas partir en formation dès qu’un nouveau logiciel ou dès qu’il se trouve confronté à une demande spécifique), très réactif (être capable de gérer plusieurs dossiers en même temps dans un temps record), curieux (à l’affut des nouvelles tendances), notion de gestion et de comptabilité (pour anticipé sa trésorerie), Organisé, maitriser vraiment toute la chaine graphique…
Il est important d’avoir de bonnes références auprès de grands groupes…
Je reste à votre disposition si vous recherchez un graphiste répondant à tous ces critères :
Catsai Design
Bonjour
Le choix d’un graphiste n’est pas à prendre à la légère surtout quand le commanditaire est issu d’un service marketing.
Un chez produit, par exemple, demandera au graphiste de s’approprier le produit avant de créer le support. Ce qui est normal. Le graphiste doit s’adapter à chaque projet qui lui sont confier, car les domaines sont très variés : luxe, manifestations culturelles, électroménager, mode…
L’expérience du graphiste peut s’avérer être décisif, il pourra s’adapter beaucoup plus facilement à toutes sortes de projets et gérer une équipe (photographe, styliste, maquettiste…)
[…] ce sujet, je vous renvoie à l'article Un graphiste, pourquoi c'est cher ? de Christelle Mozzati. […]
Super article ! Merci
Très bon article. merci
[…] – http://blog.christellemozzati.fr/un-graphiste-pourquoi-cest-cher/ […]
Merci pour l’article très bien fait! le metière de le graphiste est une profession et est une chose serieuse. Les rechèrches sont essentieles pour reussir bien en el travail final. Les graphiste ont que s’adapter a les projets et leurs goût les diversifie en el travail final.
[…] « Un graphiste, pourquoi c’est cher ? » qui liste ce qui justifie le prix d’un graphiste […]
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Clair et précis. Bonne synthèse. Merci !